• L'Isolement

    L'Isolement

                                     Citations célèbres/Le Parisien

    L'Isolement  est un poème de Lamartine.

    Paru en 1820, le recueil de Lamartine intitulé Méditations poétiques fut perçu comme un véritable manifeste de la poésie romantique. Parmi les vingt-quatre poèmes qui le composent, L'Isolement (dont le vers : Un seul être vous manque et tout est dépeuplé est un des plus connus) est l'un des plus caractéristiques de la nouvelle sensibilité qui s'y déploie. Julie Charles, l'amante du poète, a été emportée prématurément par une tuberculose en 1817. Lamartine s'abandonne à son chagrin dans une élégie qui témoigne du mal de vivre et d'une rêverie presque déprimante.

    Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
    Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
    Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
    Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
    Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
    Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
    Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
    Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
    Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
    Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
    Et le char vaporeux de la reine des ombres
    Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
    Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
    Un son religieux se répand dans les airs :
    Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
    Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
    Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
    N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;
    Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
    Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
    De colline en colline en vain portant ma vue,
    Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
    Je parcours tous les points de l'immense étendue,
    Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "
    Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
    Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
    Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
    Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
    Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
    D'un œil indifférent je le suis dans son cours ;
    En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
    Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.
    Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
    Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :
    Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire;
    Je ne demande rien à l'immense univers.
    Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
    Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
    Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
    Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
    Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
    Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
    Et ce bien idéal que toute âme désire,
    Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !
    Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
    Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !
    Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
    Il n'est rien de commun entre la terre et moi.
    Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
    Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
    Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
    Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !
    Source Wikipedia

  • Commentaires

    1
    Mardi 12 Décembre 2017 à 04:01
    colettedc

    Merci pour ce magnifique partage Béa ! Bon mardi ! Bises♥

    2
    Mardi 12 Décembre 2017 à 06:49

    beau texte ! bonne journée

    3
    Mardi 12 Décembre 2017 à 06:53
    Séverine

    L'isolement fait du bien parfois, mais il ne faut pas qu'il dure trop longtemps non plus.

    4
    jean-marc
    Mardi 12 Décembre 2017 à 08:12

    Souvenirs .. Une "récitation" de l'époque scolaire glorieuse. Bonne journée

    5
    Mardi 12 Décembre 2017 à 09:05

    Un magnifique poème de Lamartine...Merci de ce partage. J'ai vu que de nombreux poèmes circulaient aujourd'hui dans le cadre de ce défi. Bisous et une douce journée

    6
    Mardi 12 Décembre 2017 à 10:09

    Merci Béa, de nous rendre ce beau poème qui pourrait avoir été composé de nos jours tant il correspond à notre actuelle sensibilité...  Mais il faisait autrefois ricaner ma prof de lettres qui était à l'opposé du mystique, hélas. Paix à son âme, je ne sais pas si aujourd'hui elle a  compris son erreur !

    7
    Josiane
    Mardi 12 Décembre 2017 à 10:42

    Poème qui n'a pris une ride et qui rappele des souvenirs....

    Bises

    8
    Mardi 12 Décembre 2017 à 11:04

    très beau ce texte - la tempête est partie par contre ce matin le sol était bien gelé - j'espère que les routes seront praticables car journée pour aller voir maman - bisous Mamy Annick

    9
    Mardi 12 Décembre 2017 à 12:33

    Bonjour ma Béa, Lamartine est mon poète préféré et j'ai tous ses poèmes.

    Merci de me rappeler celui là qui est si beau.

    bonne journée et mille bisous

    chatou

    10
    Mardi 12 Décembre 2017 à 12:39
    marine D

    Et c'est toujours si magnifique à lire, merci Kimcat, de ce bon moment !

    Un seul être vous manque... et tant aussi qui sont partis, si vite, trop vite, mais comme disait Jean d'Ormesson ce serait terriblement triste de ne pas mourir !

    Bisous de Zoupie

    11
    Mardi 12 Décembre 2017 à 12:58

    Bonjour superbe poème bonne journée bisous

    12
    Mardi 12 Décembre 2017 à 13:33

    C'est un très joli poème que j'ai appris à l'école, il y a bien longtemps ;-)
    Merci de le ramener à ma mémoire.
    Bonne journée Béa. Biz

    13
    Mardi 12 Décembre 2017 à 15:13

    Coucou ma Béa,

    Superbe ce poème, j'aime beaucoup Lamartine, je ne sais plus si je l'ai appris en classe ou pas ?

    Bel après-midi, gros gros bisous !

    14
    Mardi 12 Décembre 2017 à 15:22

    Romantique en diable ou je ne m'y connais pas ;-) Qui n'a pas souvenance des deux vers parmi les plus beaux de la littérature française !? Un gros bisou Kimcat, caresse aux petites puces qui doivent se blottir contre le radiateur comme tout chat qui se respecte !

    15
    Mardi 12 Décembre 2017 à 16:13
    Renée

    Un très beau poème Béa mais bien triste, regarder les beauté qu'offre le monde est déjà du bonheur.....Bisoussss

    16
    Mardi 12 Décembre 2017 à 20:07

    C'est un très beau poème, Béa. J'en ai appris quelques strophes à l'école. Bisous

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    17
    Evy
    Mardi 12 Décembre 2017 à 21:10

    Magnifique partage bonne soirée bisous

    18
    maîtresse Poupette
    Mardi 12 Décembre 2017 à 22:02

    C'est vrai que ce poème est connu, surtout la citation. Mais je ne l'ai jamais appris.

    Bonne soirée

    19
    Mardi 12 Décembre 2017 à 23:16

    Poème magnifique que j'avais appris par cœur à une époque tant je l'aimais! Merci de me l'avoir remis en mémoire .
    Bises Béa

    20
    Mercredi 13 Décembre 2017 à 02:03
    Dani et ses Chats

    Très beau poème.

    Bisous

    21
    Mercredi 13 Décembre 2017 à 16:19

    Quelle merveille, ce poème ! Un chef d'oeuvre ! Merci pour cette belle opportunité de relecture. 

    22
    Mercredi 13 Décembre 2017 à 20:07

    Un superbe poème qui nous emporte , merci d'avoir partagé .

    23
    Jeudi 14 Décembre 2017 à 00:42

    Il est superbe ce poème !

    Merci ma Béa de l'avoir posté.

    Gros bisous

    Ta Chantaloup

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