• Pensée du jour

     

     Nature-et-poésie/citations-nature 

    "Parler de ses peines, c'est déjà se consoler."

    Albert Camus (1913-1960)


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  • Chat sauvage, qui es-tu ?

    Le chat sauvage a bien failli disparaître de Suisse au siècle dernier… Photo : Clément Grandjean (Terre & Nature)

    Je partage le bel article que vous pouvez retrouver chez Jean-Louis ici

     Nature ici ailleurs

    Le chat sauvage est un animal très discret et menacé. Découvrez-le dans cette nouvelle Minute Nature avec les images de Daniel Auclair qui participe régulièrement à l’émission de Julien…

    Le chat sauvage, ou chat forestier est un petit félin que l'on peut trouver en Suisse et dans l'est et le centre de la France. A la fin de l'hiver, quand l'herbe est encore rase, on peut plus facilement le voir chasser. C'est à cette période qu'on a le plus de chances d'observer ce mammifère si furtif.

    Si le voir est difficile, le filmer l'est encore plus. A force de repérages, d'affûts et de poses de caméra pièges, le réalisateur Daniel Auclair a pu nous offrir de précieuses images qui vont nous permettre de faire la connaissance du chat forestier.

    Le petit félin a un pelage gris clair très peu rayé, avec souvent une petite tache blanche sous la gorge et toujours une ligne dorsale noire jusqu’à la base de la queue, celle-ci est très épaisse et terminée par un manchon et deux ou trois anneaux noirs. Enfin, le dessous de ses pattes est noir.

    Le chat forestier est le véritable chat sauvage de nos contrées. C'est un européen pure souche, contrairement au chat domestique qui est issu d'un félin sauvage d'Afrique du Nord sans doute domestiqué en Égypte. Le chat domestique a un pelage extrêmement varié dans ses colorations et ses motifs. Quand il est gris, il est en général beaucoup plus tigré que son cousin forestier et il a le dessous des pattes claires.

    Retrouvez les différences entre chat sauvage et domestique dans Ceci n'est pas. Ces deux chats sont parfois difficiles à distinguer et l'existence des chats harets vient encore plus semer le doute. Ces derniers sont des chats domestiques retournés à la nature, mais qui ne sont pas pour autant des chats forestiers. Par leur prédation, ces félins viennent déséquilibrer leur écosystème et peuvent causer de gros dégâts.

    Le chat forestier vit évidement en forêt, mais il a aussi besoin de pâturages et autres milieux ouverts dans son territoire. C'est dans ces milieux, quand l'herbe est rase au printemps qu'il faut guetter pour espérer l'apercevoir en pleine chasse. Malgré sa démarche féline hyper discrète et ses surprenants bonds, les parties de chasses du petit prédateur ne sont pas souvent couronnées de succès.

    La coexistence du chat forestier avec son cousin domestique est une nouvelle menace à sa préservation. Très proches, les deux espèces peuvent s'hybrider. Sur des images prises par une caméra pièges, Daniel Auclair a pu observer une femelle de chat forestier un matin et un chaton typiquement forestier le lendemain. Mais le surlendemain, un autre chaton moitié tigré moitié blanc laisse penser que cette fratrie est issue d'un croisement entre une maman chat forestier et un papa domestique.

    Quand il ne chasse pas, le chat forestier passe beaucoup de temps à dormir dans une cavité, un terrier, ou même sur une branche. Une caméra piège a pu filmer une sieste longue de treize heures, terminée par la descente habile du félin de son arbre. Combien de fois êtes-vous passé sous un arbre sans vous douter qu'un chat forestier puisse y dormir, tout près de vous ?

    Julien Perrot

     


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    Pause du 25 au 29 mars

                                           Du 25 au 29 mars

                            Malgré le confinement en région parisienne,

                      je pars à nouveau, aider et prendre soin de ma maman. 

                                   Je ne peux pas la laisser en plan,

                                     à la suite du décès de mon papa

                                     survenu le 22 février dernier.

                     A bientôt mes cher(e)s copinautes. Portez-vous bien !


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  • La pensée fleurie

     

     

    Nature-et-poésie/citations-nature 

    "Tous, chaque jour,

    dans chacun de nos choix quotidiens

    nous sommes les meilleurs candidats

    à la construction d'une société respectueuse

    des êtres humains et de la nature."

    Pierre  Rabhi

    Agriculteur bio, romancier et poète français


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  • Lâchez les cuisses des grenouilles

    ’’En certains territoires, on a enregistré des baisses de 24 % des populations, voire davantage…’’ Photo : JLS

     

    Une belle lettre que je partage avec vous.

    Vous pouvez la retrouver ici Nature ici ailleurs

     

    La consommation massive de grenouilles va, sans surprise, finir par faire disparaître l'espèce. Tour d'horizon du déclin des batraciens avec notre ami Allain Bougrain-Dubourg…

    Quelques semaines avant son assassinat, Indira Gandhi m’avait confié qu’elle souhaitait mettre un terme à l’exportation massive de batraciens. Certes, son pays avait largement profité de cette manne, mais le commerce des cuisses de grenouilles avait généré un déficit beaucoup plus impactant : faute de grenouilles, les insectes ravageurs s’étaient développés en masse au point de mettre en difficulté les productions agricoles et la santé des citoyens. La première ministre indienne a tenu parole. L’hémorragie batracienne a cessé.

    L’Indonésie n’a pas manqué de prendre le relais, devenant aujourd’hui l’un des plus gros exportateurs du monde avec quelques 5 000 tonnes par an, à destination principalement de la France et des États-Unis. Samuel Debrot, président de la Société Vaudoises de Protection des Animaux (S.V.A.P) rappelle que « chaque année, les Suisses avalent 120 tonnes de cuisses de grenouilles dont 90 % sont importées d’Indonésie », en ajoutant que « les experts estiment qu’un milliard de grenouilles sont prélevés annuellement dans leur milieu naturel pour finir dans nos assiettes ».

    En 2015, l’Union Européenne a importé 4 234 tonnes de cuisses de grenouilles, ce qui équivaut de 100 à 200 millions de grenouilles. Ces captures ont déjà conduit à un déclin significatif des populations sauvages de certaines espèces, comme la grenouille ‘’limnonecte macrodon’’, dénonçait en 2017 un collectif associatif, demandant à l’ancien ministre de l’Écologie Nicolas Hulot d’en finir avec ce commerce meurtrier. Les revendications faisaient notamment référence à une communication de la Sorbonne et du Muséum National d’Histoire Naturelle portant sur la traçabilité du commerce en question. Le résultat est éloquent : dans 99 % des cas, le consommateur ne mange pas l’espèce qui est indiquée sur le paquet : « On assiste à des différences d’espèces aussi éloignées qu’une vache et un mouton » constatent les chercheurs. Michael Weith de l’Université de la Sarre regrette :  « Actuellement, on ne sait rien de l’impact de la collecte massive de grenouilles sur les populations indonésiennes et sur les conséquences en agriculture ».

    Certes, l’exploitation des grenouilles n’est pas la seule cause de leur disparition, mais elle ajoute au déclin. Les batraciens détiennent, en effet, le triste record d’être les vertébrés les plus menacés au monde. La moitié des espèces devraient avoir disparu d’ici 2050, prédisent les biologistes de l’UICN. Trop sensibles à la disparition des zones humides, à l’artificialisation, aux pollutions, aux maladies épidémiques ou encore au changement climatique, leurs jours sont comptés.

    À ce déclin alarmant, il faut aussi prendre en compte la maltraitance dont sont victimes les batraciens commercialisés. Si quelques rares gestionnaires abrègent les souffrances en refroidissant les animaux au congélateur, le gros de l’exploitation passe par des méthodes plus radicales. Décapitées ou coupées en deux et dépecées vivantes, c’est une odieuse agonie qui s’impose. Un braconnier interpellé du côté de Baumont-en-Argonne (08) par les gardes de l’ex-ONCFS avait avoué que les 5 000 grenouilles qu’il détenait devaient finir par « la coupe au ciseau ».

    Grégaires, les grenouilles se collent les unes aux autres et peuvent s’étouffer

    En France, la consommation de grenouilles remonterait au XIIème siècle. Et si les « froggies » (mangeurs de grenouilles) ainsi qualifiés par les Britanniques ont connu des périodes de disette, la demande a clairement augmenté au lendemain de la dernière guerre. Outre les importations, des élevages de souches « domestiques », initiées par l’INRA en 1992, ont peu à peu été développés dans la Drôme, en Normandie, dans le Puy-de-Dôme ou encore dans l’Ain. La « raniculture » espère ainsi compenser l’interdiction (en 2007) des prélèvements commerciaux dans la nature. L’affaire n’est pas simple car, en captivité, les batraciens stressent facilement. Grégaires, les grenouilles se collent les unes aux autres et peuvent s’étouffer. Il faut également éviter le cannibalisme, ou bien qu’elles subissent les conséquences de la lune et de la météo.

    Reste que les prélèvements dans la nature pour la consommation « familiale », légalement autorisés, ne manquent pas d’inquiéter les associations de protection de la nature qui demandent l’interdiction pure et simple des captures. Les grenouilles vertes et rousses sont particulièrement pointées. « En certains territoires, on a enregistré des baisses de 24 % des populations, voire davantage » précisent les biologistes. Une étude réalisée dans l’est de la France révèle d’autres raisons de s’inquiéter. Les populations de grenouilles subissant la « pêche » ne vivent guère plus de trois ans, alors qu’un âge de cinq ans est facilement observé dans des zones non exploitées. Le devoir de précaution s’impose d’autant plus qu’à ce jour, aucune étude scientifique n’a été conduite pour évaluer les conséquences de l’exploitation des batraciens sur leur survie.

    Après avoir alerté les pouvoirs publics durant 14 ans, la Société Herpétologique de France attend avec impatience l’arrêté qui devrait être pris dans les jours à venir, mais elle craint que les plaisirs du ventre l’emportent sur la nécessaire préservation des batraciens. Si le texte maintenait ces autorisations de prélèvements, les ONG repartiront au combat avec une constante détermination. Elles ont, du reste, déjà engagé les opérations de sauvetage des batraciens sur les routes, comme chaque année à la même époque.

    En février et mars, crapauds, grenouilles, tritons et autres salamandres quittent les forêts où ils ont passé l’hiver à l’abri pour rejoindre les sites de reproduction. Quelques millions d’amphibiens rejoignent ainsi les zones humides qui les ont vus naitre afin de donner à leur tour, la vie. Mais cette étonnante migration, souvent nocturne, les fait franchir des routes fréquentées par les voitures. Une bouillie de cadavres collée à l’asphalte montre, chaque matin, l’effroyable mortalité.

    Dès 2012, la LPO Haute Savoie, et bien d’autres associations, intervenaient sur cinq « sites d’écrasement » du département. Des filets installés le long de la route empêchaient les grenouilles de traverser tandis que des seaux, placés tous les 12 mètres, permettaient de les recueillir. Chaque matin, des bénévoles récupéraient les batraciens pour les relâcher de l’autre côté de la route. « Depuis 2013, presque 6 000 batraciens ont ainsi pu être sauvés », se réjouit la communauté d’agglomération du pays de Gex dans l’Ain qui renouvelle fidèlement l’opération avec ses bénévoles. Ailleurs, ce sont des crapauducs souterrains qui ont été aménagés pour éviter les hécatombes lors des migrations. Véritable corridors biologiques, ils s’imposent désormais lors de constructions ou de réaménagements d’autoroutes, de voies ferrées ou de routes.

    Le département de Seine-et-Marne se flatte d’en finir avec ses dispositifs temporaires pour engager le durable. En automne dernier, 300 bénévoles se sont investis dans un chantier participatif pour poser quelques 900 mètres de palissades soutenues par 450 poteaux entre la forêt domaniale de Fontainebleau et les zones humides de la plaine de Sarques. Les bonnes volontés ne manquent pas pour donner une ultime chance de survie aux batraciens. Est-il, dans ces conditions, raisonnable de continuer à les manger ? L’auteur de cet article ne peut s’empêcher de rayer « cuisses de grenouilles » d’un coup de feutre vengeur sur les menus qui lui passent entre les mains…

    Allain Bougrain-Dubourg


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