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Triquebalarideau (Jeu de lettres n°149)
Lady Marianne propose un petit-jeu-de-lettres-149
Le mot le plus long en anagramme à déchiffrer est : TRIQUEBALARIDEAU
nom masculin -chose sans valeur ( la curne ).
Dans les Œuvres de François Rabelais : niais, diseur de triqueniques ( babioles, noise, querelle sans sujet)
Avec les lettres proposées : faire des mots de 5 lettres au moins et au moins 5 mots puis les inclure dans un texte sur un thème de votre choix.
Voici mon texte (avec les mots trouvés en gras et en italique) :
Dans sa ferme des Quatre-Vents, Albert se sentait bien désemparé.Taraudé par des tracas au quotidien, il tournait en rond dans sa baraque, en quête d'une lueur d'espoir. La disparition brutale de sa femme l'avait abruti de chagrin. Un coma diabétique l'avait alitée et terrassée. Au début, son diabète bien équilibré lui avait permis de vivre presque normalement. Plus tard tout s'était détraqué. Dorénavant, il ne lui restait plus d'autre choix que de continuer son dur labeur d'agriculteur en solitaire ; après quatre décennies passées à deux, cela lui paraissait terrible et insurmontable. Même s'il avait envie de tirer le rideau, d'envoyer tout balader, il lui fallait rétablir un semblant d'ardeur car il avait encore des vaches à l'étable. Il n'avait plus le courage de fabriquer du beurre et il livrait juste son lait à la laiterie. Dieu que le regard bleuté et malicieux d'Adèle lui manquait ! Pourtant il avait souvent trouvé à redire sur son esprit altier et étriqué, sur son caractère irritable, sur son côté râleur ! Néanmoins, il avait toujours apprécié son humeur ludique qui faisait oublier l'adulte et ressortir l'adolescente qui était en elle. Et puis surtout sa qualité première avait été d'être une excellente cuisinière. Idéale pour les plaisirs de la table !! Il se souvenait aussi d'avoir été attendri lorsqu'elle avait eu cette lubie d'animer la braderie de l'automne dans leur village. Comme elle avait été fière de ramener à la maison, ce triquebalarideau d'une laideur affligeante qui n'avait été utile en rien ; un bidule de plus qui avait été, sans tarder, jeté au rebut. S'il avait reconnu volontiers qu'elle avait éduqué leurs deux filles avec une certaine dureté, il ne lui en avait tenu aucune rigueur. Elle leur avait donné le goût de la liberté. Elles avaient étudié dans les grandes écoles des Métiers du Livre. Laure était libraire-relieur dans un beau quartier parisien. Quant à Aurélie, elle était linguiste et auteure. Elle avait crée sa maison d'édition en Italie sur la côte Adriatique. Douée pour traduire et écrire en franco-italien, elle avait édité de nombreux bouquins. Qu'elles aient ultra bien réussi, il en était heureux. Toutefois, il devait regarder la triste réalité en face ; veuf inconsolable dans sa cambrousse ariégeoise, il était plutôt esseulé...
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Commentaires
Son épouse était une merveilleuse personne, pas étonnant qu'il soit si triste.
j'ai beaucoup aimé ton texte.
bon dimanche
danièle
Super ton texte ! Et tu as trouvé plein de mots avec ces lettres ! Quand on mot le plus long à déchiffrer je ne m'en souviendrais sans doute jamais sauf si je le croise en lisant Rabelais, qui sait ! Bises et bon dimanche
Bravo une histoire très bien contée comme d'habitude pour cet atelier et bourrée d'anagrammes .
Bonne journée
Bisous
Ah oui, pour bien connaître ce milieu de petits agriculteurs, ce texte est réaliste
Et en prime un peu de langage rabelaisien ne peut pas faire de mal
Bon Dimanche
une belle histoire digne d'un début de roman---
le pauvre homme je le comprends très bien-
le diabète est présent dans nos différentes participations ---
quelle belle plume pour nous conter la vie de cet agriculteur- on ressent bien la solitude-
merci !!
bisous et belle journée-8VivianeDimanche 28 Janvier 2018 à 11:38Béa,
Même "isolé", Albert ne vivait pas seul, les souvenirs l'accompagnaient chaque jour.
Devait-il se souvenir de tous ces voyages fait seul ou accompagné, devait-il se rappeler du bonheur de Laure et d'Aurélie, sans oublier le parcours de vie avec Adèle qui sans son diabète, ils auraient pu vivre plus longtemps ensemble.
Les chemins de vie sont tous personnels et chacun de nous tous, ne savent pas si demain, nous irons à droite ou à gauche ou c'est nous qui tomberons.
Alors l'esprit prendra son chemin de voyage, que seul lui saura ou aller !!!
Bises
J'adore ce mot et je suis très capable de ramener un certain nombre de triquebalarideau des vides-greniers!
Pauvre Albert!
Bises Béa
La triste réalité , après la disparition d'un être cher et aimé - Très beau texte - Bon dimanche - Bisous
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé".
Pas facile de trouver la force de vivre seul après tant d'années passées côte à côte et à travailler ensemble.
Encore un texte fort bien réussi Béa, bravo.
Bises du dimanche
Bonsoir ma chère Béa,
Encore une fois, un superbe texte ! Tant par le récit, la prouesse du relevé de défi et la qualité du style et de l'écriture. Chapeau ba, mon amie
Belle soirée à toi.
Gros bisous,
Martine
Bonjour,
Un beau texte avec cette triste réalité, je devrai dire double, la perte d'un être cher et se retrouver bien seul dans le milieu rural, de quoi déprimer.
Beau défi.
Bonne soirée
Bises
Un super beau texte, très réaliste et très touchant !
Tu as su utiliser un grand nombre d'anagrammes aussi, bravo !
Oui, la solitude est un grand problème. Pas facile à résoudre, il faut du temps pour les veuf et veuves afin qu'ils trouvent (si possible) une autre âme soeur. Tu as su mettre les mots où il fallait dans ce jeu d'écriture. Bravo.
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Bonjour Kimcat, la tuile quand l'un s'en va, tellement habitués à vivre et travailler ensemble, les enfants adultes dans leur monde... eh oui, et si en plus la campagne... ça fait beaucoup de solitude !! Bon dimanche, bises, jill