Bienvenue chez moi avec des chats, des pensées du Jour et des tableaux de chats
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« Et si c’était un acte d’amour ? » Ce jour-là, je me suis haïe. Je revois tout. La pâleur du ciel, l’odeur froide de la clinique, et ses yeux — éteints, mais gorgés d’une tendresse qui me transperçait. Je tenais sa patte comme on s’accroche à une corde au bord du vide, espérant que ma chaleur suffirait à lui prêter un peu de courage. Mais c’est moi qui tremblais. Moi qui avais peur. Peur de franchir l’irréversible. Peur d’être une traîtresse. Il souffrait. Je le voyais. Chaque geste lui arrachait une grimace muette. Il ne mangeait plus. Ne miaulait plus... Ne venait plus s’allonger contre moi comme avant... Et pourtant, il restait là. Pour moi. Comme s’il attendait que je sois prête à lui dire adieu. Ce jour-là… j’ai cru que je l’étais. J’ai murmuré un « oui », d’une voix fissurée. Et alors, je l’ai senti s’éteindre. Un souffle, un frisson… puis plus rien. Un silence à couper le monde en deux. Un silence qui m’habite encore. Après, j’ai douté de tout. Je fixais son bol, toujours en place. Son panier vide, comme une tombe au milieu du salon. Les poils laissés sur le canapé, reliques d’une vie trop brève. Et cette question tournait sans fin dans ma tête :« De quel droit ? » Qui étais-je pour décider du dernier battement de son cœur ? Avais-je trahi sa confiance ? Aurait-il tenu encore un jour, une heure, un instant de plus ? Je me répétais que j’aurais dû attendre. Laisser la nature reprendre ses droits. Ne pas jouer à Dieu. J’espérais un signe, un rêve, une rédemption. Mais il n’y avait rien. Rien que le vide. Et cette culpabilité collée à ma peau comme une ombre de trop. Puis un soir, seule, une photo a glissé d’un vieux carnet. Lui. En plein vol. Le regard vif me fixant avec cette lueur que seul lui avait pour moi... Un bonheur brut, animal. Et j’ai compris. Mon chat n’était déjà plus lui, ces derniers jours. La douleur l’avait rongé, éteint, réduit à une ombre. Et moi, je l’aimais trop pour le laisser s’éteindre à petit feu. Alors non, peut-être que je ne l’ai pas trahi. Peut-être que ce n’était pas de la lâcheté, mais du courage. Le courage d’aimer jusqu’au bout. Le courage de le libérer, quand tout en moi voulait le retenir. Aujourd’hui, je n’ai plus honte. Je pleure encore, oui. Je l’aime encore, terriblement. Mais je sais : ce geste était un geste d’amour. Un adieu chuchoté. Un cœur qui se brise en silence pour offrir la paix. Alors, à toi qui lis ces mots avec les yeux noyés, je veux dire ceci :Tu n’as pas trahi. Tu as aimé. Et parfois, aimer, c’est savoir dire stop à la souffrance, même quand l’âme hurle de rester. Tu n’es pas seul(e). Et lui… il sait. Il sait que tu as marché avec lui jusqu’au bout, comme il a marché mille fois à tes côtés. Et quelque part, il te remercie. En silence. Comme seuls les animaux savent le faire... Éternellement Groupe Deuil animal soutien et partage