Bienvenue chez moi avec des chats, des pensées du Jour et des tableaux de chats
Sur les 11 335 animaux recueillis par la SPA, 7 915 sont des chats
Je partage le triste article de Jean-Louis qui me déchire le coeur et que vous pouvez retrouver ici Nature ici ailleurs
À l’approche des vacances, certains propriétaires d’animaux domestiques n’hésitent pas à s’en séparer pour partir en toute tranquillité. Le phénomène est bien connu mais difficilement quantifiable en l’absence de statistiques fiables au niveau national.
Dès la fin du mois de juin, la Société Protectrice des Animaux (SPA) avait tiré la sonnette d’alarme. Ses 62 refuges étaient au bord de la saturation avant même le début des vacances d’été. L’association craignait alors le pire pour la période estivale. Un mois plus tard, ses craintes se confirment : entre le 1er mai et le 23 juillet, 11 335 animaux abandonnés ont été recueillis par la SPA sur l’ensemble du territoire, soit plus de 7% de plus qu’en 2019 sur la même période.
Le souci, c’est que la SPA, même si elle est la plus ancienne et la plus structurée, n’est pas la seule association à œuvrer pour la défense des animaux et à recueillir les abandonnés. La protection animale en France est constituée d’un maillage d’associations de tailles variables qui agissent au niveau local. Pour elles aussi, l’été est compliqué. Les deux tiers des refuges membres du réseau Défense de l’Animal affichent eux aussi complets. Si aucun bilan commun à toutes les associations françaises n’est établi, toutes s’accordent en revanche à dire que les 100 000 abandons recensés par l’État chaque année sont largement sous-estimés.
Trois petits chats, puis neuf, puis…
Les félins sont les premières victimes de ces abandons. Les deux refuges de la Société Lorraine de Protection des Animaux (SLPA) sont saturés après la prise en charge de 30 chats en une semaine. Du côté de la SPA, l’augmentation la plus forte concerne également les chats et les Nacs (nouveaux animaux de compagnie) : 24% de plus par rapport à 2019. "On en est au point de faire la sourde oreille car on ne peut plus en accueillir.", confie Marie-Josée Satorra, présidente du regroupement indépendant des chats perdus de Yerres (Essonne).
Les chats ont la réputation de pouvoir se débrouiller seul et vivre en autonomie dans la nature. Certains parviennent effectivement à survivre ou à échapper à la fourrière et se mêlent aux chats errants, puis se reproduisent s’ils n’ont pas été stérilisés auparavant. À raison de 3 à 4 portées par an, avec à chaque fois entre 4 à 8 chatons… le calcul devient vite compliqué à suivre. "C’est un puits sans fin", résume Marie-Josée Satorra. "On est sur de l’exponentiel, on ne sait même pas quantifier le nombre de chats errants en parallèle du nombre de chats domestiques.", s’indigne Florian Sigronde, chargé de mission pour l’association Défense de l’Animal.
L’État au chevet
En réponse, certaines associations réclament et/ou mènent des campagnes de stérilisation mais ces dispositifs ont été interrompus par le contexte sanitaire de 2020, ce qui explique en partie l’explosion de cette année. Les campagnes doivent reprendre en 2021 avec une enveloppe de 14 millions d’euros répartis par le ministère de l’Agriculture entre les associations candidates.
"C’est un premier pas et ce n’est pas négligeable mais c’est malheureusement une goutte d’eau au regard des besoins. Il faut des années avant qu’une association puisse stabiliser la population de chats sur une commune.", dénonce Florian Sigronde. Il explique que Défense de l’Animal, comme 59 autres associations consultées en amont, réclamait le double, soit 30 millions d’euros.
Outre la stérilisation, les 14 millions d’euros pourront, ou plutôt devront vu l’urgence de la situation, aussi servir à rénover les refuges et à les agrandir pour augmenter leur capacité d’accueil. Ce budget s’inscrit dans le cadre du plan France Relance qui prévoit également 500 000 euros pour la création d’un observatoire de la protection animale. Lancé au printemps 2021, il sera en mesure de communiquer ses premières données publiques fiables en 2022, dont le nombre d’animaux abandonnés au niveau national.
La chasse aux acquisitions impulsives
Chatons tout simplement gratuits, lapins nains pour une dizaine d’euros et même chiots de race : les sites d’annonces en ligne regorgent d’offres publiées tant par des éleveurs professionnels que par des amateurs confrontés, parfois volontairement dans le cadre de saillis, aux portées de leur propre animal. En quelques heures et quelques clics, suivi d’un mail ou d’un coup de téléphone puis d’une visite au domicile du vendeur, on peut se retrouver avec un nouveau compagnon à quatre pattes sur les bras.
Leboncoin, le leader de la vente entre particuliers, vient justement de signer, sous le patronage du ministère de l’Agriculture, une charte avec l’Ordre des vétérinaires pour mieux encadrer la vente d’animaux. Le site pourrait notamment être concerné par la mise en place, entre chaque vendeur et acquéreur, d’un certificat de sensibilisation pour toute adoption ou acquisition d’un animal domestique.
Un certificat pour informer et faire réfléchir
Proposé par la majorité parlementaire dans le cadre de la proposition de loi pour la lutte contre la maltraitance animale, ce certificat vise à faire prendre conscience des conséquences de la présence d’un animal au sein du foyer et des besoins physiologiques de ce dernier. Il imite le processus de sensibilisation déjà en place dans la majorité des associations : espérance de vie de l’animal, coût financier des équipements et soins, solutions de garde pendant les vacances seront abordés avec le futur propriétaire de l’animal.
Sa signature instaurera surtout une pause au cours de l’emballement émotionnel, souvent à son comble face à l’animal d’autant plus attendrissant lorsqu’il est jeune. L’objectif est bien de freiner les acquisitions impulsives. S’il est adopté par le Parlement (le texte, déjà validé par l’Assemblée nationale, sera débattu au Sénat le 30 septembre), le document s’appliquera bien évidemment aux refuges et élevages mais également aux animaleries.
Il ne sera alors plus possible de passer à la caisse avec un animal sans avoir conclu cette étape administrative avec un vendeur. Contrairement au contrat d’adoption signé entre une association et un adoptant, la signature de ce certificat restera néanmoins purement déclarative et ne devrait concerner que les animaux carnivores domestiques : les chiens, les chats et les furets.
Louise Lemaire