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Bienvenue chez moi avec des chats, des pensées du Jour et des tableaux de chats

Le syndrome de Bambi et la faune sauvage

Le syndrome de Bambi et la faune sauvage

          Chevreuils, avant 1860 Rosa Bonheur Wallace CollectionLondres

                                              Wikipedia Domaine Public

Le syndrome de Bambi se définit par un attendrissement exagéré pour le sort des animaux. Alors que cette attitude part d’un bon sentiment, les promeneurs, lorsqu’ils trouvent un jeune animal seul, pense bien faire en le touchant, le manipulant et, parfois même, en le déplaçant jusqu’à des centres de soins de la faune sauvage. Erreur ! Beaucoup de jeunes animaux, en printemps et en été, sont seuls mais cela ne signifie pas qu’ils sont orphelins.

Il est important, dans ces cas-là, de laisser faire la nature : généralement, les mères de ces animaux partent chercher à manger… et reviennent quelques heures plus tard récupérer leurs petits ! Il est en effet plus risqué pour les mères de partir se nourrir avec leurs petits plutôt que de les laisser cachés. Malheureusement, si un faon par exemple est touché par l'humain, même affectueusement, il peut être imprégné d’une odeur qui n’est pas la sienne. Le faon risque alors de se voir rejeté et abandonné par sa famille. Certaines techniques, comme frotter le faon avec des feuilles d’arbre peuvent s’avérer efficaces afin de camoufler l'odeur : pour autant, il vaut mieux ne pas le toucher du tout pour ne pas le condamner.

Chez certains oisillons comme les chouettes hulottes par exemple, les petits mettent parfois plus d’un mois à apprendre à voler : il n’est donc pas rare de trouver des bébés au sol. C'est simplement un temps de "transition" jusqu'à ce qu'ils volent de leurs propres ailes !

Le phénomène est similaire sur les côtes, chez les phoques : les touristes ont tendance à s’approcher bien trop près des phoques, ce qui a pour conséquence d’effrayer les mères. Par peur et pour leur survie, elles s’enfuient et laissent leurs petits seuls, voués à eux-mêmes. Il n’est pas rare, dans ce cas, qu’ils meurent de faim car ils sont trop petits pour se débrouiller seulsLa nature est cruelle, vous direz-vous ! En réalité, c’est à nous de prendre conscience qu’il ne faut surtout pas déranger la faune sauvage : avant de s'approcher, il faut se rappeler des conséquences dramatiques que peuvent engendrer cette promiscuité. Pensez-vous vraiment que le plaisir personnel de l’humain vaille coup de tuer un bébé phoque de seulement quelques semaines ? L’intervention humaine n’est absolument pas nécessaire : elle est même contre-productive puisque les petits sont ensuite arrachés à leurs mères. Le travail d’un centre de soins ne remplacera jamais le travail d’une mère dans la nature.

Et puis… souvenez-vous de Freya, cette morse du fjord d’Oslo tout récemment euthanasiée par les autorités norvégiennes parce qu’elle représentait un soi-disant risque pour la population qui s’approchait trop d’elle...

Il en est de même avec les chats : notre bon cœur nous pousse naturellement à vouloir venir en aide aux chats errants (surtout les chatons), en les capturant et en leur imposant une vie de « chats de compagnie », en captivité, afin de ne pas leur faire subir un quotidien que nous jugeons « misérable ». Là encore, c’est l’expression du syndrome de Bambi : la vie de chat errant est peut-être dure, dangereuse et plus courte qu’une vie de chat de compagnie, mais elle est ainsi. Un chat errant n’est pas forcément un chat en détresse, loin de là. Vouloir extraire des individus félins (lesquels, on a tendance à l’oublier, appartiennent autant à la faune sauvage qu’à la faune domestique) de leur milieu naturel, c’est agir avec notre regard d’être humain, et ce n’est pas toujours dans le meilleur intérêt du chat que l’on croit sauver…

Intervenir seulement en cas de danger réel  

Intervenir n’est utile qu’en cas de blessure apparente de l’animal ou si l’animal se trouve dans une grande zone de danger (au bord de la route pour des oisillons, par exemple). Dans ce cas, pas de panique : il est possible de les replacer un peu plus loin, les mères seront averties par le cri des petits. En cas de doute, il faut contacter un centre de soins qui pourra vous guider sur ce qui est le mieux à faire.

De plus, il faut savoir que les vétérinaires acceptant de prendre en charge des animaux de la faune sauvage sont hélas (trop) rares. Si vous emmenez un renard, un hérisson, un pigeon ou tout autre animal sauvage chez un vétérinaire « classique », il risque fort de refuser de le soigner et décider de l’euthanasier. Les centres de soins de la faune sauvage sont supposés recueillir ces animaux. Mais ils sont bien trop peu nombreux en France… Quant à la détention d’animaux sauvages par des particuliers, elle est interdite par la loi.

Il est important de ne pas assouvir l’égoïsme humain en tentant de vouloir intervenir : la nature est bien faite et elle n’a pas besoin de nous. En fait, elle n’a besoin de nous que lorsqu’il s’agit de réparer la propre erreur humaine : les chocs avec des véhicules, les impacts des oiseaux sur les fenêtres, les chauve-souris coincées dans de la colle tue-mouche… Finalement, il s’agit de contrecarrer la bêtise humaine en venant en aide à la faune sauvage qui s'est blessée par notre faute, par nos infrastructures, par nos moyens de transport, par notre mode de vie.

AVA Refuge (Agir pour la Vie Animale- Communiqué du 21/08/2022)

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C
voilà un article fort intéressant, j'avoue que je ne connaissais pas le nom de ce syndrome mais c'est si vrai, quelques réserves sur le sort des chats errants, mais belle mise en garde. bises.celine
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L
Je ne connaissais pas du tout ce syndrome ! C'est l'art de mal faire alors qu'on voulait bien faire. Voilà qui me fait penser au passé ; lorsque les familles blanches adoptaient des enfants amérindiens persuadées de faire bien, de les arracher à la misère, alors qu'en fait elles leur causaient énormément de torts sans s'en rendre compte.
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C
Article bien utile...laissons faire la nature sauf REEL danger! Bonne fin de semaine, bise
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V
j'ai vu cet article chez Pascale, et je suis d'accord! j'ai dérogé à cette règle pour mon chaton, mais il n'avait pas de mère, et au milieu d'un bois en montagne et moitié mort de soif et de faim, il n'aurait pas survécu... alors si il a perdu sa liberté, il est vivant et semble apprécier canapé et croquettes. Gros bisous Béa. cathy
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É
Bonsoir Béa. Ce sont de bons conseils pour éviter d'intervenir lorsque ce n'est pas indispensable. Bonne soirée et bisous
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C
Article très interessant. Quand il m'arrive de trouver un chat ou un oiseau j'interviens quand il est en détresse, comme kadoc ou le pauvre pigeon blessé. Et je prends contact avec des professionnels. Je n'ai jamais croisé un animal sauvage en détresse et c'est tant mieux. Car avec ma sensibilité, je culpabiliserai que les secours n'arrivent pas :-( ici il n'y a pas d'association. Et pour cause, il y a trop de chasseurs et de fâchos :-(
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M
C'est une mise en garde très nécessaire ! En effet les gens projettent leur propre vécu sur celui des animaux sans connaître véritablement ceux-ci, et il est essentiel d'être mis au courant. Merci Béa !
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J
Tout à fait d'accord pour tout ce qui concerne la faune sauvage par contre je suis du même avis que Zoé concernant les chats errants . Quid des associations qui les recueillent pour que les chatons échappent à un sort souvent funeste, sont - elles, elles aussi, atteintes du syndrome de Bambi ?  Les chats errants qui squattent mon jardin ont été stérilisés par la même association qui s'est occupée de Sybelle avant que je l'adopte.  Ce sont vraisemblablement des chats abandonnés car ils n'ont rien de sauvage. Je pense que, pour les chats , ce regard culpabilisant sur la personne atteinte du syndrome de Bambi ne sert en rien la cause animale . Que l'auteur de cet article  vienne voir les monstruosités commises sur des chatons errants dans les villes et il changera peut être d'opinion.<br /> Désolée Béa pour cette intervention mais je pense que par cette action on décrédibilise complètement l'action de certaines associations de protection des félins..<br /> Bon mercredi <br /> Bises <br />  
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Z
Je ne connaissais pas du tout ce syndrome Béa, c'est très instructif.<br /> Bises et bon mercredi - Zaza
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R
Bravo bel article pour nous rappeler les dégâts que nous pouvons faire a la nature et sa faune qui n'avait rien demander......C'est dur parfois mais comme tu dis nécessaire. Bisous
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