Bienvenue chez moi avec des chats, des pensées du Jour et des tableaux de chats
La nature du grand nord canadien est superbement mise en avant.
Photo : Valdés
Les héros : Kina et Yuk
Ici, les animaux mènent le film, et en particulier les deux renards polaires que le réalisateur parvient à filmer de très, très, près.
Le gros plan sur les regards est l'une des méthodes de Guillaume pour que les animaux endossent leur rôle personnage. "Ce n'est pas un renard polaire, c'est Kina ou Yuk que l'on filme. Ce n'est pas un loup parmi d'autres mais Loup noir".
Filmer les courses-poursuites de loups a nécessité une logistique lourde (grues, motos-neige...). Photo : Valdés
Les humains ne sont donc pas le sujet, on l'a compris. Leur présence est palpable à travers les répercussions du réchauffement climatique. "Ça ne fait pas de ce film un documentaire, c'est bien un conte ou un film d'aventures", insiste le réalisateur.
Comment un renard devient acteur ?
"Nous sommes allés dans un sanctuaire du Yukon, au Canada. Là, des renards polaires vivent en liberté. Une portée de renardeaux est née, des coaches animaliers les ont habitués à l'homme, tout en préservant leur côté sauvage. Puis nous sommes venus passer un peu de temps avec eux afin qu'ils s'habituent à notre odeur, d'abord sans les caméras", explique le Normand.
"On ne devait ni les toucher ni les caresser." Filmer des animaux présente une très grande part d'incertitude, alors mieux vaut être réactif et suivre leur mouvement. "On tournait à trois caméras une même scène. On était loin, il fallait suivre leurs déplacements même si Kina tournait à gauche au lieu d'aller à droite, comme on l'avait prévu à l'origine."
Avec le temps une relation de confiance s'est établie entre les animaux et les humains.
Le moment le plus fort du tournage ?
Là, Guillaume n'hésite pas une seconde :"quand on a vu s'endormir le couple de renards dans son terrier, sous nos caméras - alors que ce sont des animaux très vifs, méfiants - on a été tous extrêmement émus. On a même versé notre larme. Ça prouvait à quel point le lien de confiance était établi avec nous. Même si tourner les courses-poursuites avec les loups a demandé une énorme logistique et des jours de tournage, le moment magique était cet instant d'endormissement".
Un conte pour enfants et pour adultes ?
Guillaume a souhaité toucher tous les publics : "les enfants ne verront peut-être qu'un Roméo et Juliette de l'Arctique; les parents peuvent y lire de réelles préoccupations environnementales. Ce n'est pas qu'une 'jolie petite histoire de Kina et Yuk', certains moments sont durs, mais ce sont les ressorts de dramaturgie d'un film d'aventures. C'est aussi ce qui encourage l'échange entre parents et enfants à la sortie de la séance."
Et si le public ne devait retenir qu'une seule chose...
"J'aimerais que l'émotion ou l'empathie suscitée par l'histoire de ce couple puisse donner l'envie d'en apprendre davantage. Aux enfants d'aller voir où et comment vit un renard polaire, mais aussi toute la faune de l'Arctique qui prend de plein fouet un gros coup de chaud. Le bonus c'est la prise de conscience. En tant que réalisateur, je me considère comme un jardinier qui sème des graines."
Stéphanie Lemaire et Pauline Latrouitte/France 3 Calvados
La musique du film a été composée par un autre normand, Julien Jaouen. Le récit est porté par la voix de l'actrice Virginie Efira.
La bande-annonce :